Parcours Hier, Thury-Harcourt

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Départ : Office de Tourisme - Place Saint Sauveur - 14220 Thury-Harcourt

Explorez un itinéraire captivant lié au parcours patrimonial du même nom.

Tout au long de cette expérience, découvrez 7 points d'arrêt numérotés qui vous plongeront dans la vie quotidienne des civils pendant la Seconde Guerre mondiale.

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Nous vous souhaitons une visite des plus agréables!

Et si on parlait d’hier, Thury Harcourt ? Ce circuit d'environ 1h compte 7 haltes qui vous seront indiquées par un bruit de clochettes qui marquera le début de chacun des commentaires.
Je m’appelle Florence, et en 1943, j’avais 18 ans, à Thury, l’occupant avait ouvert son bureau, la kommandantur, où des soldats et interprètes tenaient en permanence. Le plus gros de la troupe était logé chez l’habitant, les officiers au château. Lorsqu’il s’agissait de troupes avec chevaux, ils s’installaient dans les fermes où ils prenaient du forage puis dans les réserves de foin et d'avoine. Voilà l’église, le cœur avait complètement brûlé, le premier mariage après la libération était celui de Jean Marette, on avait décoré les lieux avec des sapins, c'était au mois de décembre, il gelait. Laissez l’église sur votre droite et descendez la rue principale jusqu’au château d’Harcourt.
Je m’appelle Martine, on a quitté le château debout dans toute sa splendeur, il nous paraissait énorme à nos gamins, je regrette de ne l’avoir jamais visitée. La duchesse n’était pas là l’hiver, elle rentrait à Paris en fin de saison après avoir passé l’été ici avec sa belle-fille et ses enfants, je revois encore le carrosse à chevaux dans la cour d’honneur, l’entrée se faisait par la grande allée qui donne sur le virage. Le château, ça a été pour moi l’occasion de voir une grande fête, le mariage du duc en juillet 1928, la table était dressée sous le dôme, et le soir, il y a eu un bal avec feu d’artifice, le château était tout illuminé. Descendez maintenant la rue du château, jusqu’au pont pour faire face au quai d’Harcourt.
Je m’appelle Pierre, la défense passive nous obligeait à garder des voies ferrées et des lignes téléphoniques, je ne sais plus dans quelle condition, mais trois gardiens ont été tués le long des rails. Nous n’avions pas participé à la résistance car nous n’avions pas de réseaux ou de groupes dans le village. Nous avons accueilli des Caennais qui restaient quelques jours chez nous et repartaient ensuite vers nulle part. Car ils n’avaient pas le droit de se réfugier. Pour le débarquement, nous n’avons pas eu de tract ni d’informations précises, mais des rumeurs passaient de bouche à oreille, ils allaient peut-être débarquer bientôt. Nous étions tous heureux mais nous avions un peu peur de ce qui allait se produire. A ce moment-là, j’ai tout de suite su que c’était le débarquement. Tout le monde espérait que ce serait la fin de la guerre, il n’y avait plus d’Allemands dans le village, mais les bombardements ont repris et nous avions très peur. Les maisons étaient pratiquement démolies, nous avons vite pris la décision de partir. Reprenez maintenant la direction de la rue de Caen et remontez-la jusqu’à la place du champ de foire qui se trouvera sur votre gauche, en direction de Falaise.
Je m’appelle Jeanne, à Thury, on a pas trop souffert du ravitaillement, c’est la campagne tout autour. On plantait même des pommes de terre dans les champs, et puis beaucoup de gens avaient leurs jardins, élevaient des poules, des lapins. Sur le champ de foire, au lieu d’une belle cour de récréation comme aujourd’hui c’était de l’herbe et j’ai vu cette prairie retourné à la charrue pour y planter des pommes de terre, il fallait nourrir la population. Dans les jardins, c’était la même chose, carottes, navets, à la place des fleurs, et pas question de laisser en pelouse. En ville, il n’était pas rare de voir une poule dans les toilettes nourris avec les déchets de cuisine. Laissez maintenant le champ de foire sur votre gauche, reprenez la rue en direction de Condé, puis tournez à droite dans la rue du parc.
Je m’appelle Jean, nous sommes arrivés en juillet 1948 à Thury Harcourt, nous habitions alors dans une cabane sans électricité et sans eau dedans. Alors vous pensez que les hlm nous ont logés ici, c’était inespéré. C’était grand, il y avait l’eau, l’électricité, le chauffage. Impressionné par la grandeur de la maison et la clarté des pièces, je me perdais un peu. Il y avait des portes partout, ça sentait la peinture, le propre. Dans la pièce principale, il y avait une cuisinière bois charbon qui chauffait toute la maison avec des radiateurs, quel luxe. Retournez maintenant en direction du bourg de Thury Harcourt en laissant derrière vous les suédoises et en passant devant l’école Notre-Dame.
Je m’appelle George, pendant l’occupation, j’avais 8 ans, pour manger, nous avions des cartes de ravitaillement avec des bons que nous allions chercher à la mairie. Les repas n’étaient pas très variés, mais nous mangions à notre faim. Nous gardions tous les restes et nous économisions tout. Le couvre feu était à 9 ou 10 heures et les lumières devaient être éteintes. Parfois, il y avait des alertes et nous allions dans les caves ou dans les tranchées creusées en bordure de forêt. Un jour, nous avons entendu plusieurs avions arriver vers nous, dans la panique, tout le village cherchait un abri mais les bombes ont commencé à tomber, des maisons ont été entièrement détruites. Nous espérons que vous avez apprécié ce voyage au cœur des différentes époques qui ont fait de notre commune, ce qu’elle est aujourd’hui. Et vous rappelons que la collection “Et si on parlait de…” compte 7 parcours avec différentes thématiques concernant les villes et villages de Bretteville-sur-Laize, Saint-Rémy sur Orne, Clécy, Thury Harcourt et la Pommeraye avec son site emblématique de Château Ganne.