Parcours et si on parlait des gueules rouges

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Départ : Parking du centre culturel des Fosses d'Enfer - 14570 Saint-Rémy-sur-Orne

Un parcours de 7 haltes vous emmènera au cœur de l'histoire de la cité minière de Saint-Rémy. Des gueules rouges vous conteront leur quotidien marqué par la pénibilité de leur travail mais également par la solidarité d'une corporation qui a fait les beaux jours du passé industriel de la commune.

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Nous vous souhaitons une agréable visite !

 

Et si on parlait des gueules rouges de Saint-Rémy ? Ce parcours compte 7 haltes qui vous seront indiquées par un son de clochette qui marquera le début de chacun des commentaires. Nous allons maintenant vous compter l’histoire du village de Saint-Rémy sur Orne et de son passé industriel. Vous partez pour environ 1h de marche, à votre rythme, et laissez-vous guider. Vous emprunterez à certains endroits la voie publique ou la voie verte. Nous vous remercions de bien vouloir observer la plus grande prudence. Les mines de Saint-Rémy sont appelées les fosses d’enfer, du fait de la pénibilité extrême et des dangers du travail. Elles sont exploitées dès 1460. Les mineurs se regroupent en syndicat, appelé “ligue” ou “corporation de ferrons”. Les minières de Saint Rémy sont réputées dans la région pour la richesse et l’abondance de leur minerai fer. La Première Guerre Mondiale perturbe la production qui chute avant de connaître une relance de 1946 à 1961. Le déclin de la mine se fait sentir dès 1962 pour fermer définitivement en 1967.
Vous êtes sur le parking du centre culturel des fosses d’enfer. Avancez en direction de la voie verte, située derrière le bâtiment pour apercevoir l’ancienne cité minière qui se trouve à droite. Attention, soyez prudent sur la voie verte, celle-ci est empruntée par des vélos et des piétons. Moi, c’est Simon, je suis minneur à la minière de Beaumont, c’est le nom de la mine à ciel ouvert située dans le village. Je suis une gueule rouge comme on dit, nous faisons partie de la corporation de ferrons. Ici, le minerai est d’une qualité exceptionnelle car il contient une teneur en fer qui compte parmi les plus riches de France. D’ailleurs, nos mines ont reçu une médaille d’or à l’exposition universelle de 1905, à Liège pour leurs résultats.
Vous apercevez les vestiges de l’ancienne exploitation minière. Témoins à travers les âges, les hautes cheminées de ses fours à griller sont encore là. L’activité de la mine de Saint-Rémy atteint son apogée vers 1952 avec 237 000 tonnes produites par an et constitue un bassin d’activité considérable pour la région. Ce sont les forges du bocage, situées au sud de Condé-sur-Noireau, qui commercialisaient le minerai. Retournez sur le parking puis avancez le long de la départementale sur votre droite en direction du bourg, puis prenez la première rue sur votre gauche, au bout de la rue, vous tournerez à gauche, puis à droite afin de rejoindre l’ancienne cité minière.
Je suis arrivée avec ma famille dans la cité minière de Saint-Rémy en novembre 1939. Nous avions dû quitter Volmerange, notre village Lorrain, situé près de la ligne Maginot pour venir nous réfugier ici comme plusieurs de nos voisins. Papa, qui n'avait pas été mobilisé dans l’armée française a été affecté dans les mines, maman travaillait dans les fermes, nous logions dans la petite cité, c’était un grand changement pour nous mais nous avons été très bien accueilli, je n’ai d’ailleurs plus jamais quittée la Normandie.
Ne manquez pas le mont des vêpres, collines qui surplombent les lieux, l’ancienne cité minière à votre droite face à vous, l’accès au mont des vêpres est à gauche, au bout du chemin. Je suis Lucien, j’ai travaillé 10 ans à la minière de Saint-Rémy. L’exploitation de la mine s’organisait en un dédale de galeries à ciel ouvert et la colline, face à vous, nommée le mont de vêpres en garde encore les traces. On transportait le minerai vers le niveau 0 par un système de wagonnets sur rails, convoyés par les rouleurs, quel travail. Dans mon équipe, nous étions 3, moi, j’étais le chargeur, Michel en tant que mineur, était le seul à pouvoir utiliser des explosifs, le petit jeune, comme on l’appellait, c’était François, lui, il était aide mineur, il était passionné par le travail et comptait bien un jour reprendre le flambeau. Notre travail, bien que pénible, nous plaisait, l’ambiance était incroyable, il faut dire que l’entraide et la solidarité étaient très présentes, nous étions tous amis, on se soutenaient. Le gisement de fer de Saint-Rémy comporte 2 qualités de minerais, l'hématite, minerai très riche en fer, appelé “le rouge” par les mineurs, et le carbonate, plus pauvre, appelé “le violet”. Retournez maintenant sur vos pas, passez devant la cité minière, tournez à droite puis à gauche rue de Launay. Passez devant le lavoir et arrêtez-vous au pupitre pour en apprendre un peu plus sur le village puis continuez jusqu’à la chapelle des mineurs, rue de la Poste à droite 200m après le lavoir.
Je suis l’abbé Renouf, vous vous trouvez face à la chapelle Notre-Dame, plus communément appelée chapelle des mineurs, en 1967, l’évêque m’a demandé de mettre en place ici, à Saint-Rémy, un lieu de culte, cet emplacement central, non loin du bourg et de l’ancienne cité minière, m’a semblé idéale, et j’ai voulu que cette chapelle soit entièrement dédié aux mineurs, c’est pourquoi l’autel est symbolisé par un wagon et la croix par des pics de mineurs. Continuez toujours tout droit maintenant, en direction de l’église du village.
Moi, je suis le veille if, le plus proche et le plus ancien voisin de l’église, vous savez, elle en a vu passer des siècles, elle était bien là avant ma naissance. La partie la plus ancienne, de style roman, date du 12ème siècle, en témoigne encore son clocher. Elle a été remaniée à plusieurs occasions. A l’intérieur, subsiste encore un arc triomphale, supporté par des chapiteaux sculptés de coquillages, de visages et de feuillages. L’autel également est orné de menuiseries et de sculptures très ouvragées. Le chœur de l’église est décoré par de nombreuses peintures murales qui évoquent la vie du village. Redescendez sur la voie verte et empruntez-la sur votre droite en direction de l’usine Froger Gosselin dont vous apercevez les cheminées.
Je suis Martine, j’ai travaillé toute ma vie pour la filature Froger Gosselin, c’est la famille Froger qui a construit l’usine en 1860 juste ici au bord de l’Orne. Ils utilisaient la force hydraulique. Il me semble que c’est en 1892 ensuite que l’entreprise est devenue Froger Gosselin suite au mariage de Blanche Froger et de Léon Gosselin. Nous étions spécialisés dans le textile mais l’activité s’est arrêtée avec à la Première Guerre Mondiale, ensuite c’est une fabrique de pansements qui a été annexée à la manufacture. D’ailleurs, les pansements pharmaceutiques ont servi en masse pour l’armée, la gendarmerie et même l’hôpital pendant la Seconde Guerre Mondiale. Je me souviens, en 1940, on fabriquait 70 000 pansements individuels par jour pour le paquetage des soldats, bien sûr, aujourd’hui l’activité a changé, l’entreprise fabrique des cotons démaquillants et des cotons-tiges. Avancez maintenant sur la voie verte jusqu’au centre culturel des fosses d’enfer, votre point de départ. Le saviez-vous, la voie verte de la Suisse-Normande fait partie d’une véloroute qui relie la Manche à l’Atlantique, la vélo francette, qui part de Ouistreham et s’achève à La Rochelle. Un itinéraire de 600 km qui fait découvrir les saveurs d’une douce France, traversant la Normandie, les Pays de Loire et le Poitou-Charentes. La Suisse-Normande propose une étape très nature de la vélo francette où le cycle touriste longe les méandres de l’Orne et ses gorges de granites sculptés, paradis des canoës. Niché au cœur de la vallée, les villages de Thury Harcourt, Saint-Rémy-sur-Orne, Clécy et Pont d’Ouilly, avec leurs terrasses au bord de l’eau, réservent un accueil chaleureux à ses usagers. Ne manquez pas, lors de votre halte, de faire une visite au centre culturel des fosses d’enfer qui accueille chaque année des expositions de grandes qualités. Nous espérons que vous avez apprécié ce voyage au cœur des différentes époques qui ont fait de notre village, ce qu’il est aujourd’hui. Nous vous rappelons que la collection “Et si on parlait de…” compte 7 parcours avec différentes thématiques concernant les villes et villages de Bretteville-sur-Laize, Saint-Rémy sur Orne, Clécy, Thury Harcourt et la Pommeraye avec son site emblématique de Château Ganne.